Cathédrale Notre-Dame

Le 15 septembre 1822, à 5 heures du matin, la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Rouen construite entre 1540 à 1544 sur la tour-lanterne disparait dans un incendie consécutif à la foudre.

Les progrès techniques de la sidérurgie normande amènent l’architecte Jean-Antoine Alavoine à proposer la reconstruction d’une flèche de style néo-gothique entièrement réalisée en fonte et s’élevant à 151 mètres du sol.

L’édification de cette nouvelle flèche démarre en 1825, les travaux s’interrompent en 1834 à la mort d’Alavoine et sont ensuite poursuivis par intermittence jusqu’en 1844.

L’ouvrage n’est achevé avec sa lanterne qu’en 1876. La flèche de la cathédrale de Rouen devient alors la plus haute d’Europe.

Les constructeurs de l’époque ne pouvaient malheureusement pas préjuger du comportement dans le temps de la fonte – matériau nouveau et prometteur en 1825 – qui se révèlera cassant et insuffisamment souple pour répondre aux sollicitations des intempéries.

Dès 1939, d’importants désordres sont observés sur la flèche en fonte, mais les bombardements de 1944 viennent donner d’autres priorités aux projets de sauvegarde de la cathédrale.

En 1974, après des études statiques poussées, des travaux de consolidation de la structure de la flèche sont engagés avec un doublement interne de la flèche en fonte par une nouvelle structure en acier autopatinable E36, dit « Corten ».

Le Corten, matériau nouveau pour l’époque, considéré comme assurant son oxydation naturelle, ne sera ni peint ni traité. Quarante ans plus tard, la flèche, structurellement stabilisée, présente un état de conservation très préoccupant, avec le la chute récurrente d’éléments en fonte la composant.

Devant cet état sanitaire qui s’aggrave, la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Normandie a engagée dès 2009, une étude préalable à la restauration définitive de la flèche qui a mis en évidence les causes des dégradations et leurs origines précises et lui permet d’engager la restauration définitive de la grande flèche d’Alavoine.

  • la restauration des éléments de structures et de décors en fonte, avec le remplacement à neuf des éléments cassés, le remplacement de tous les boulons de fixation en fonte etla réparation des éléments en fonte dégradés ;  
  • la restauration de la structure en acier Corten et de son tabouret,avecla suppression de toutes les retenues d’eau, le renforcement et le doublage de pièces au droit des pertes de matières significatives ;les reprises ou remplacements ponctuels d’ouvrages excessivement dégradés et la vérification de tous les boulonnages en acier Corten ;  
  • la réfection des liaisons d’assemblage entre les deux ouvrages, avec la vérification en place etla restauration de tous les assemblages défectueux ;la restauration des colliers de fixations de la fonte sur la structure ;  
  • les traitements de protection de la flèche par application d’une peinture appropriée : la protection par mise en peinture de l’ensemble de la flèche et son entretien régulier constituent une préconisation majeure.  
  • le déplombage préalable complet de l’ouvrage, les vestiges de la dernière peinture appliquée en 1914, présentent un taux de plomb nécessitant une phase de déplombage avec mise en œuvre de tous les process de protections des personnels et traitement règlementaire des déchets. Ce déplombage impose un décapage de la fonte et un nettoyage du Corten.  
  • les travaux d’accompagnement : couverture du tabouret, éclairage…, avec la mise en œuvre des éléments techniques nécessaires à l’entretien ultérieur et à l’accessibilité à l’ouvrage, la restauration de l’épi sommital du flècheton, la restauration du réseau paratonnerre de la flèche, la couverture en cuivre de la dalle du tabouret en pied de la flèche, et les travaux d’éclairage de mise en valeur de la flèche.  

Au total, ce sont 7 phases successives de travaux qui sont programmées pour la restauration de la flèche :

Phases préparatoires :    

  • Phase 1 : Installations de chantier et échafaudages, travaux préparatoires, mise au point des protocoles en partie basse de la flèche : niveaux 67 à 85
  • Phase 2 : Fabrication des fontes en atelier, consultation des entreprises pour les phases de restauration et d’exécution (phases 3 à 7)

Phases d’exécution :                      

  • Phase 3 : Restauration de la partie basse de la flèche : niveaux 67 à 85
  • Phase 4 : Restauration de la partie intermédiaire de la flèche : niveaux 85 à 103
  • Phase 5 : Restauration de la partie haute de la flèche : niveaux 103 à 129
  • Phase 6 : Restauration du lanternon et du flècheton : niveaux 129 à 151
  • Phase 7 : Restauration du tabouret et travaux d’accompagnement

Domaine de Montesquieu

Patrie de Montesquieu, La Brède a vu naître en son château, le 18 janvier 1689, Charles Louis de Secondat, futur baron de La Brède et de Montesquieu, penseur politique, précurseur de la sociologie, écrivain dans le mouvement des Lumières, mais également philosophe universellement connu. Considéré ici, le Château de Montesquieu et son domaine constituent donc l’attrait emblématique de la commune, bien que situés quelque peu en retrait à l’Ouest de la cité.

Entretenir et sauvegarder le site exceptionnel que constitue le domaine du Château de La Brède, constitue une vaste entreprise à laquelle s’était attachée la Comtesse Jacqueline de Chabannes. Perpétuant son souhait d’ouverture au public du domaine, la fondation qu’elle avait créée s’attache désormais à préserver et faire découvrir ce patrimoine.

La restauration de l’édifice a été scindée en deux chapitres. Elle concerne :

  • la restauration de la toiture au droit de la bibliothèque,
  • la restauration des pièces intérieures (hors mobilier), comprenant, au rez-de-chaussée le vestibule d’entrée, du grand corridor, de la chambre bleue, du salon de compagnie, de la chambre de Montesquieu, de la chambre du secrétaire ; et au premier étage, les trois chambres, le cabinet, la chapelle et la bibliothèque, pour laquelle la restauration des peintures murales a été comprise.

Eglise Notre-Dame

Ancienne capitale des possessions haut-rhinoises des princes-évêques de Strasbourg constituant le « Haut-Mundat », la commune de Rouffach appartient à l’arrondissement de Guebwiller et au canton de Wintzenheim. Niché au pied des collines sous-vosgiennes, Rouffach est un charmant village qui a su conserver un caractère authentique, illustration de l’essor de la cité au Moyen-Age et à la Renaissance notamment.

Rouffach est par ailleurs la ville de la pierre : le matériau roi est le fameux grès jaune exploité dans les carrières du Strangenberg dès l’époque romaine, matériau utilisé pour la construction de tous les monuments de la région (Colmar, Thann, Ensisheim, etc.).

Soucieuse de l’un de ses monuments emblématiques, la Ville de Rouffach a souhaité instaurer un plan de gestion pour son église Notre-Dame, édifice protégé au titre des Monuments Historiques par classement sur la première liste établie le 1er octobre 1841, ce qui témoigne de la très haute valeur patrimoniale du bien considéré. Ce plan permet de planifier les travaux à mener en fonction des urgences sanitaires à partir d’une programmation budgétaire pluriannuelle, découpée en tranches fonctionnelles.

Le diagnostic remis en décembre 2018 a ainsi défini 8 chapitres de restauration. Le chantier en cours concerne les deux premiers chapitres : la restauration extérieure des bas-côtés Nord et Sud de la nef, du vaisseau principal de la nef et la mise en accessibilité du monument.

  • Chapitre 1 : Travaux préliminaires – consolidation du claveau du bas-côté Sud, mise en sécurité de la balustrade de la tour Nord, traitement anti-volatile, nettoyage des chéneaux, création du sas occidental, mise en accessibilité ;
  • Chapitre 2 : restauration extérieure du vaisseau principal de la nef et des bas-côtés de la nef.

Eglise Sainte-Croix

Considérée ici donc et régulièrement orientée, l’église Sainte-Croix de Gannat comprend :

  • une nef composée d’un vaisseau principal long de quatre travées, flanqué de bas-côtés. Deux chapelles au Sud et deux chapelles au Nord ont été rajoutées contre les bas-côtés ;
  • un transept saillant dont la sacristie est venue étendre le bras Nord ; une chapelle orientée poursuit le croisillon Sud ;
  • un chœur composé d’un vaisseau central long d’une travée laquelle est terminée par un sanctuaire polygonal ouvert sur un déambulatoire inscrit dans le bas-côté circulaire qui enveloppe et dessert certain nombre de chapelles rayonnantes, d’époques diverses.

L’église Sainte-Croix telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui est le résultat de différentes périodes de construction.

La restauration intérieure a visé à reproduire l’harmonisation des parements. À partir de sondages en reconnaissance, en fonction des différentes couches identifiées témoignant d’autant de campagnes de reprise du décor, c’est la restitution de l’état du XVIIe siècle qui a été privilégiée. Ainsi, révélé par quelques vestiges, un badigeon d’uniformisation a été appliqué, souligné par des filets blancs illustrant un dessin à fausses coupes de pierres répétitif. La continuité des filets blancs sur les moulures ou nervures (couche originelle) a été précisée lors des interventions à partir des orientations confirmées suite à des sondages complémentaires.

Pour les chapelles dont le décor XIXe siècle restait présent, c’est ce décor qui a été cicatrisé et rétabli. Pour les trois chapelles dont les épidermes avaient repris par un enduit moderne, le rétablissement d’un enduit sobre à la chaux a été préféré.

Le projet a également concerné la restauration des sols, des vitraux, des mobiliers -et notamment des autels et retables en pierre-, mais également la mise aux normes électrique et l’éclairage de mise en valeur et de sécurité.

Les travaux se sont déroulés en 4 tranches :

  • Tranche Ferme :   Restauration intérieure de la nef (vaisseau principal et bas-côtés)
  • Tranche Conditionnelle 1 : Restauration intérieure des chapelles de la nef, la sacristie
  • Tranche Conditionnelle 2 : Restauration intérieure du sanctuaire (vaisseau principal du chœur et déambulatoire, transept)
  • Tranche Conditionnelle 3 : Restauration intérieure des chapelles latérales du chœur

Eglise Saint-Léger

Au bord de la Sioule, l’église Saint Léger d’Ebreuil – ancienne abbatiale Saint-Léger – est un monument roman jouxtant d’anciens bâtiments conventuels du XVIIIe siècle. La cité se densifie autour de son église dont le clocher la domine et sert de repère.

Ebreuil est le siège d’un monastère fondé en 961 par les moines de Saint-Maixent pour y abriter les reliques de saint Léger. La première église date de l’époque de cette fondation, au Xe siècle. Le monastère d’Ebreuil est érigé en abbaye de l’ordre de Saint-Benoît par Grégoire VII en 1080. En 1793, l’église devient paroissiale.

L’église Saint-Léger possède un plan qui témoigne d’un passé architectural très varié et qui illustre l’un des plus anciens ouvrages de l’école romane auvergnate. Régulièrement orienté, l’édifice comprend une nef composée d’un vaisseau principal long de six travées (la travée occidentale correspondant à l’ancien narthex) flanquée de bas-côtés et précédée d’un vaste clocher-porche. L’église est munie d’un transept saillant dont le bras sud a été en partie démoli. Sur l’abside à cinq pans, prolongeant une travée du chœur, ouvre un déambulatoire à cinq chapelles rayonnantes : trois au centre de plan hexagonal et deux en hémicycle. L’arc triomphal, situé à l’entrée de l’abside, est supporté par deux piles carolingiennes auxquelles s’adossent les pilastres gothiques.

Le principe de restauration proposé a consisté à calmer le jeu des différents matériaux qui couvraient les volumes de l’église Saint-Léger pour revenir à un parti cohérent de couverture. De manière générique, c’était la remise en état des toitures qui constituait l’élément principal de l’opération. La restauration des façades visait à rentabiliser les moyens d’investigation qu’étaient les échafaudages et permettait d’envisager la remise en état extérieure complète du monument.

La tuile mécanique pseudo romaine des tuileries MULLER d’IVRY était exemplaire pour l’édifice considéré et on observait que les pans de toiture de la nef et du transept où elle était encore en place (et où l’entretien était assuré) résistaient mieux que ceux où elle avait été remplacée. Le problème était que cette tuile n’était aujourd’hui plus fabriquée ; les tuileries MULLER avaient cessé leur activité en 1967. Or, le parti d’intervention envisagé consistait à rétablir une présentation cohérente des couvertures de l’église Saint-Léger en remettant en œuvre une tuile pseudo romaine là où sa présence était historiquement avérée.

Ce détail dans l’opération constituait un premier enjeu d’autant plus important que la restitution de cette tuile à emboîtement a constitué une première. Il fallait effectivement une opération d’importance pour que la fabrication puisse être relancée. Cette tuile couvre par ailleurs encore les bas-côtés de la cathédrale Notre-Dame de Moulins. Relancer sa fabrication pouvait alors aller au-delà de ces deux édifices atypiques ; cette interprétation de la tuile romaine pouvant intéresser bon nombre de restauration d’édifices anciens.

Un découpage en 6 tranches a été défini de la manière suivante :

  • TF : Le vaisseau principal de la nef.
  • TC 1 : Le bas-côté Nord de la nef.
  • TC 2 : Le transept.
  • TC 3 : Le clocher-porche.
  • TC 4 : Le vaisseau principal du chœur et ses bas-côtés.
  • TC 5 : Le déambulatoire et les chapelles rayonnantes (opération en cours).

Eglise Saint-Pierre Saint-Paul

L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Ottmarsheim prend comme modèle la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle, elle-même construite pour Charlemagne vers 800 et considérée comme l’expression parfaite de l’art impérial. Caractéristique de l’architecture ottonienne, l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul est donc une interprétation romane d’un monument carolingien. C’est d’ailleurs le seul édifice ottonien conservé en Alsace.

Les qualités indéniables de l’église d’Ottmarsheim ont motivé sa protection au titre de Monuments Historiques sur la liste de 1840.

Le projet de restauration a intéressé trois tranches :

  • Tranche Ferme : restauration de la toiture et des façades du Haut-Chœur
  • Tranche Conditionnelle N°1 : restauration de la Chapelle des Chanoinesses
  • Tranche conditionnelle N°2 : restauration des couvertures et des façades de la chapelle Saint-Quirin et de la sacristie ; restauration des décors peints de la Chapelle des Chanoinesses

Les interventions intérieures sur la Chapelle des Chanoinesses ont visé à mettre en valeur sa présentation et à restituer la cohérence de son volume d’origine. Ainsi, le refend bâti tardivement pour isoler un vestibule entre la nef et la chapelle a été abattu. L’arc du passage a été renforcé pour affirmer la clôture entre les deux vaisseaux de l’église qui se retrouvent en communication directe.
Les peintures Renaissances qui se lisaient encore dans le « vestibule » et dans la pièce au-dessus ont été révélées et restaurées. Les motifs étaient poursuivis uniquement dans la première travée du couvrement ; les enduits modernes qui recouvraient le restent des parois ayant très certainement fait disparaître toutes traces de polychromie anciennes.

Eglise Saint-Prejet

La commune de Malicorne possède une très belle église, ancienne église prieurale et seigneuriale construite au centre de l’enceinte de l’ancien château. Bâtie en grès rouge, son style appartient à la fin de l’époque romane et au début du gothique. L’édifice est placé sous le vocable de saint Prejet, autrement dit Priest de Clermont, évêque d’Auvergne au VIIe siècle.  

Il semble que le chantier de l’église Saint-Préjet ait été mené rapidement, sans doute plutôt au début du XIIIe siècle plutôt qu’à la fin du XIIe siècle si on se réfère par exemple au caractère très achevé de certains crochets plus proches de ceux de la Nef de Notre-Dame de Paris que ceux du Chœur.

Les qualités architecturales indéniables de l’église Saint-Préjet de Malicorne ont motivé différentes protections. La façade a d’abord fait l’objet d’un premier classement au titre des Monuments Historiques par arrêté du 5 octobre 1932. Ensuite, c’est toute l’église (à l’exception de l’étage supérieur du clocher, la couverture et le clocheton) qui a fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 13 juin 1939. Enfin, les parties hautes du clocher (sauf les parties déjà classées) ont été inscrites au titre des Monuments Historiques, par arrêté du 29 décembre 2004.    

À la suite de la restauration des couvertures du chevet et de l’abside en 2005, puis des deux absidioles en 2006, la commune, propriétaire a souhaité rétablir les conditions de conservation de son monument en refaisant la couverture en bardeaux de châtaigner qui habille le clocher.

Pont tournant

A l’entrée du village de Selles, le canal double la rivière. Un pont en pierre franchit la rivière, alors que le pont tournant métallique – considéré ici – enjambe le canal et permet à la route départementale n° D150 de poursuivre son tracé.

Ce pont daté du XIXe siècle est un ouvrage routier important dans la vie locale (cars scolaires, cars départementaux, camions de la laiterie, tracteur…). Sa limitation à 3,5 tonnes et 3,20 m de hauteur (15 tonnes en 1994) pénalisait fortement l’activité économique en détournant le trafic. C’est également le point de passage obligé pour se rendre aux verrières de Passavant la Rochère, alors quatrième site touristique de Franche-Comté (100 000 visiteurs par an).

Ce pont tournant présente une mécanique simple : tablier métallique articulé avec pivot permettant sa rotation. Dernier pont du canal de l’Est manœuvré à la main, le pont de Selles est à la fois un acteur de la vie locale et un acteur du parcours fluvial. Sa conservation passe donc par son adaptation aux exigences actuelles.

Le projet de restauration doit répondre aux quatre objectifs suivants :

  • Conservation maximale des pièces d’origine protégées par le brai ;
  • Confortation de l’ouvrage : pour mise en conformité avec le fascicule 61 Titre II ;
  • Réalisation d’un tablier formant parapluie afin d’assurer la protection au ruissellement des pièces inférieures ;
  • Suppression des poches d’humidités favorisant    le développement biologique.

Temple Saint-Etienne

La façade Sud du Temple Saint-Etienne constitue la façade d’importance puisque c’est elle qui apparaît en première scène sur l’une des places principales de la ville de Mulhouse, la place de la Réunion. Elle sert de décor naturel à l’ensemble des manifestations qui se déroule à ses pieds. Avec l’ancien Hôtel de Ville transformé en Musée, elle apparaît sur toutes les cartes postales de la cité. C’est dire si la restauration de cette façade était attendue ; c’est dire si cette restauration devait être adaptée au contexte et sensible dans son approche.

Le projet réalisé faisait suite à la restauration du clocher Nord. Il a concerné la restauration de la façade Sud dans sa totalité.

Les travaux ont été réalisés selon un découpage en deux tranches :

  • Tranche Ferme, intéressant la partie centrale de la façade Sud ;
  • Tranche Conditionnelle, intéressant les parties latérales et le parvis de la façade Sud ;  

La restauration de la façade Sud du Temple Saint-Etienne se devait d’être sensible et appliquée de manière à s’intégrer parfaitement dans la présentation de l’ensemble du monument. Le projet proposé s’est donc adapté au bâti sans altérer son contexte architectural. Le travail a été concentré sur la recherche de l’écoulement rapide des eaux de sorte à minimiser l’exposition des ouvrages. Toute la complexité des travaux attendus a reposé également sur un choix mesuré de conservation, les remplacements devenaient nécessaires là où les réparations trouvaient leurs limites. Conserver le maximum de substances du monument a été un parti naturel de restauration. Il a été proposé de nettoyer et de remettre en état les parements de la façade en remplaçant les pierres abimées ou à bout d’usage et en procédant à un rejointoiement général (en recherche) au mortier de chaux. L’opération a concerné plus particulièrement :

  • le nettoyage général des parements ;
  • le remplacement des pierres défectueuses (parements, moulures, sculptures) ;
  • le traitement en conservation des décors sculptés ;
  • la réfection des joints ;
  • la restauration des vitraux avec nettoyage des verrières et repiquage des parties lacunaires compris analyse intermédiaire des verres et protocole de restauration.

Aître Saint-Maclou

Le cimetière Saint-Maclou voit le jour lors de la Peste noire de 1348. Au XVIe siècle, à la suite d’une nouvelle épidémie de peste, il est nécessaire d’en augmenter la capacité. Afin d’éviter l’étalement en superficie, il est alors décidé d’aménager des galeries surmontées de combles, destinées à contenir les ossements. L’édification de l’ossuaire, ou aître, débute en 1526. Les galeries Nord et Est sont bâties durant les années qui suivent jusqu’en 1533.

Ces galeries sont portées par des colonnes en pierre sculptées représentant une danse macabre et les pans de bois sont ornés de sculptures à motifs mortuaires : ossements, têtes de morts, outils de fossoyeurs, dragons, emblèmes religieux, etc…

Ce site est resté 420 ans un cimetière et a accueilli durant 350 ans des écoles de garçons et de filles, religieuses ou non. Les deux fonctions ont cohabité durant plus de 120 ans et ont profondément marqué l’histoire de ce lieu, son architecture et son identité. Cette rareté a motivé sa protection par Classement au titre des Monuments Historiques dès 1862.

La cohérence et l’état de présentation de l’édifice avant travaux ont incité à retenir la fin du XIXe siècle comme état de référence pour la restauration, état le plus complet et le plus en adéquation avec sa présentation actuelle et avec le projet de reconversion. La difficulté majeure du projet repose sur la prise en compte de l’ensemble des contraintes historiques, archéologiques, architecturales et des problématiques spécifiques à la restauration et conservation du site et à l’intégration des différents éléments de programme.

PROGRAMME DE L’OPÉRATION

Les travaux ont visé à la restauration complète des façades, toitures, décors, structures et intérieurs de cet ensemble patrimonial de grande qualité et à en assurer l’aménagement en vue de ses nouvelles affectations. Ils ont concerné :

  • la restauration de l’ensemble des façades en maçonnerie et en pans de bois ; de leurs décors, des charpentes, des couvertures et de tous les intérieurs ;
  • la stabilisation et la restauration des structures ;  
  • la restitution de la liaison piétonne historique Nord-Sud dans la galerie Ouest ;
  • la création de salles d’expositions et d’ateliers pédagogiques d’artisanat d’Art ;
  • la création de salles d’expositions temporaires ;
  • l’aménagement et la création d’un lieu d’accueil et d’information sur l’Aître ;
  • l’aménagement d’un salon de thé ;
  • l’implantation d’une salle de réunion, d’un espace de bureaux et d’une salle mémoire de l’Aître ou seront conservés les vestiges archéologiques de l’édifice ;
  • l’aménagement de vestiaires, sanitaires et douches pour les artistes se produisant lors des spectacles organisés dans la cour ;
  • la restauration de la Cour centrale de l’Aître en accès libre pour les visiteurs et ponctuellement en espace scénique ;
  • la mise en valeur lumière de l’édifice et sa signalétique ;
  • la mise aux normes incendie et ERP de l’ensemble ;
  • la réfection de tous les réseaux et équipements techniques : électricité, chauffage, éclairage, informatique, plomberie, sanitaires, etc… ;
  • l’accessibilité du site aux personnes en situation de handicap.